Le TAO pour la Chine, comme Le YOGA pour l’Inde (et pleins d’autres comme le Reiki au Japon), ont comme fond l’aspiration à l’unité.
L’unité dans un monde de dualité c’est, malgré de ne pouvoir tout posséder, vivre un sentiment de plénitude, de complétude en soi et avec le monde.
Pour le Tao, c’est représenté par le symbole du Yin/Yang que nous connaissons tous.
Yin en noir, yang en blanc, spiralant l’un dans l’autre indéfiniment, avec du yin dans le yang et du yang dans le yin. Mais vous remarquerez que ce manège est enfermé dans un cercle: l’unité.
Le yin et le yang, sont souvent associés à:
mal / bien
sombre / clair
nuit / jour
souple / dur
lâcher prise / attention vigilante
féminin / masculin
bas / haut
terre / ciel
réceptivité / émission
eau / feu
etc.
Pour que ce cercle puisse former l’unité, il doit y avoir un équilibre des forces entre le yin et le yang.
Voilà ce que prône le TAO: le juste milieu, l’équilibre.
Exit donc les extrêmes lorsqu’on est dans l’harmonie et centré.
Mais lorsqu’on n’y est pas ?
La recherche d’équilibre, l’homéostasie naturelle se met en jeu, comme debout sur un fil en se tortillant, ce qui demande souvent des « compensations ».
Nous compensons d’un coté quand nous n’avons pas assez de l’autre. Nous y reviendrons…
Terre/ ciel… lâcher prise/ attention vigilante… L’Être Humain est composé de ces facettes. Seulement le symbole exprime le fait qu’il sera indispensable d’avoir les 2 parties pour reconnecter à la nature, à sa propre nature :
Partie 1, Se relier à soi :
dans sa nature eau (lâcher-prise, s’écouler vers le bas, détendre) ;
et sa nature feu (attention vigilante, connexion ressentie, énergie vivifiante).
Partie 2, Se relier au monde :
terre ;
ciel.
Par exemple, vouloir être fort en toutes circonstances (sans faiblesse car nous ne pouvons nous laisser aller à être faibles), et donc ne développer que l’aspect yang, provoque un déséquilibre. L’aspect Yin n’est pas accepté dans son essence. Il faut « tenir », « garder les nerfs », par peur de s’effondrer et ne plus se relever… Lorsque ces personnes arrivent à se poser pendant une période de vacances ou après une séance que nous avons ensemble, elle renoue avec la fatigue… « Enfin! » dirait le corps. Il est normal de devoir se reposer, se recharger à la mesure de notre déchargement, à l’image de nos smartphones. sous peine de faire des dégâts et de déclencher des "maladies compensatrices".
Ou:
- Être trop gentil et ne pouvoir dire « non », pour finalement ressasser des pensées négatives ?
- Réagir constamment par l’émotion, dire « non » en se crispant par peur de faire entrer quelque chose de nouveau dans sa vie ?
- Être au fond de son canapé sans avoir la motivation de bouger, trop fatigué et se laisser bercer par la réception d’informations diverses et variées.
- etc.
Nous remarquerons l’excès ici de yin ou de yang.
Mais il y a aussi le yin dans le yang et le yang dans le yin car rien n’est absolument yin ou absolument yang, ce serait trop facile.
Chaque élément yin peut devenir yang l’instant d’après, car cela dépendra de sa dimension relative.
Exemple :
- L’eau est de nature Yin, mais rappelons-nous de ce dicton « se méfier de l’eau qui dort ».
L’eau est réceptive, connue pour sa capacité à « mémoriser » (voir les travaux du Dr Masaru Emoto). Elle s’écoule et épouse toute forme, mais en elle existe une grande force, l’une des plus puissantes de la planète. Rien ne résiste à un tsunami par exemple, à l’érosion malgré la dureté de tout matériau, la découpe à l’aide d’eau sous pression et la puissance de la vapeur dans les centrales thermiques.
L'Hiver est de nature Yin et appelle au repos... mais qui permet un meilleur ressort lors du printemps, une vitalité retrouvé.
- Quelqu’un peut paraitre très « speed », énergique mais dans un calme intérieur souple.
- Un autre peut être très posé, d’une lenteur ou immobilité superficielle mais vif d’esprit et observateur.
- L’exemple de la lame du Katana (sabre japonais) ayant une enveloppe extrêmement dure mais un noyau tendre (équilibre entre flexibilité, pour ne pas casser, et dureté, pour garder le tranchant).
Garder cet équilibre est primordial, mais comment ?
La conscience de ce qui est.
Prendre conscience de ces éléments en temps réel, dans l’instant présent.
Être présent à ses différentes facettes à chaque instant permet d’ajuster les compensations.
Il faut être conscient que des compensations opèreront dans tous les cas, « avec ou sans nous ».
Si nous n’en avons pas conscience, ces compensations seront automatiques, souvent non voulues, liées à des réactions physiques, émotionnelles, etc.
Exemple :
- Compenser le stress (pression interne, nature que l’on peut voir : yang) avec de la nourriture (tabac, alcool, sport, tv, etc.) pour anesthésier la sensation (se rassurer avec sa nature : yin).
- Compenser en exprimant que nous voulons être dans « le calme, la sérénité, prôner la fluidité » lorsque nous vivons et nous confrontons à l’inverse. Nous désirons toujours ce que nous n’avons pas complètement intégré. Cela se vérifie lorsque nous y sommes complètement car nous n’y aspirons plus, c’est acquis sur le moment. Il est connu que lorsque nous sommes profondément bien, nous avons besoin de rien et tout est à sa place.
Lorsque nous sommes conscients, nous ajustons comme un DJ qui monte le curseur d’un coté ou le descend de l’autre. Apaiser un ressenti, lâcher-prise sur une idée et le retour à l’équilibre s’effectue. Lorsqu’il y a un feu, on éteint le feu. Sinon, dans la version automatique, nous nous retrouvons à entretenir le feu sans le vouloir mais à aménager autour pour que cela puisse perdurer. C’est très énergivore.
Exercice :
Installez-vous confortablement, soyez en présence de votre respiration.
Prenez conscience des aspects yin et yang du moment, de vos ressentis.
Inutile de se prendre la tête intellectuellement sur ce qu’est yin ou yang mais révélez plutôt le contraste.
Le plus important c’est de « voir », d’apprivoiser le contraste pour mieux les identifier et donc mieux en prendre conscience.
Le contraste entre la détente du corps à l’expire, l’impression de se remplir à l’inspire (aspect yin/yang).
Le contraste entre densifier l’énergie dans l’expire dans chaque cellule du corps, d’accueillir le souffle dans l’inspire comme une ouverture au monde (aspect yang/yin).
Si vous le faites debout, en faisant la queue quelque part ou dans la posture de l’arbre, ressentez une détente profonde de densité s’écouler vers le bas, vous sentant connectés au sol tel un arbre qui s’enracine profondément (l’élément eau yin).
Plus vous ressentirez cela, plus vous ressentirez l’énergie galvanisante qui connecte avec l’espace au dessus de vous, tel les connexions des branches de l’arbre vers le ciel (l’élément feu yang). Redressez-vous, comme suspendu au ciel par le sommet de la tête. Le ressenti qu’éprouve un pantin suspendu : lâché en bas, tenu en haut.
Conclusion:
Plus vous serez proches de votre centre, moins vous aurez à compenser.
Mettre de l’eau sur le feu pour l’apaiser, allumer un feu dans une pièce trop humide pour la sécher.
A l’image du feu qui a besoin d’un support pour poser sa flamme (facette Yin) et de l’eau chauffée par le feu qui est portée à ébullition et émet de la vapeur et donc qui monte (facette yang), ressentez que vous êtes des êtres profondément Eau/Feu; que la vie naturellement tend à séparer les 2, l’eau à s’écouler et le feu à monter.
Mais que votre quête de longévité sera de réunir les 2 dans votre centre, le ventre, dans un symbole du yin et yang, l’eau dans le feu et le feu dans l’eau.
Quelques pratiques qui développent recherche l’unité:
- dans l’esprit : la méditation …
- le corps : Qi gong, Taichi, Yoga…
- les relations : la communication émotionnelle non violente …
Est-ce que je vous dis que l’eau est connectée aux reins et le feu au cœur ? Bonne application pragmatique !
Bienvenue dans la philosophie traditionnelle chinoise, vieille de plusieurs milliers d’années, un art de vie « vivant » !
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